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Lighter life (sleeve, bypass, chirurgie et obésité)

Sur ce blog de soutien et d'information face à l'obésité et ses complications, je vous raconte ma perte de poids grâce à la chirurgie bariatrique/gastroplastie, mon parcours, et les suites de l'opération. Vous trouverez ici un espace bienveillant et honnête, qui se veut porteur d'espoir (Lighter life : une vie plus légère) pour toutes les personnes qui souffrent à cause de leur poids, sans chercher à vendre du rêve ni cacher les difficultés : perdre du poids demande énormément de courage et implique des décisions difficiles, et si la chirurgie n'est pas une solution miracle, elle pourrait cependant être votre chance de vous libérer de ce corps qui vous gâche la vie.

De 2014 à 2018 (partie 3) : plus de trois ans, et une poignée de galères plus tard...

(...suite)

Septembre-Novembre 2016

J’étais assez angoissée à l’idée de rentrer à la maison après les vacances d'été. J’avais peur de perdre tout ce bonheur que j’avais ressenti pendant l’été et notre proximité, de retomber dans la routine. J’étais pas très à l’aise, j’avais comme un genre de mauvais pressentiment plus ou moins inconscient. 

Je le savais pas encore à l'époque, mais je pense que c'était à cette période que mon diabète a repointé le bout de son nez. Alors que je n'avais pas repris de poids du tout, j'allais et venais entre 98 et 103 constamment, comme si ça avait été mon poids de forme depuis toujours...

J'ai été très très angoissée, anormalement déprimée, stressée et nerveuse, j’ai énormément pleuré, recommencé à mal dormir, mal manger, n’avoir envie de rien ni de rien faire, avoir du mal à me concentrer, recommencé à broyer du noir et à gamberger au moindre petit truc, à me frustrer du  moindre petit rien. Et très honnêtement et le plus objectivement possible, je ne saurais pas dire aujourd’hui de quoi tout est parti. 

Je culpabilisais beaucoup aussi, d’être malheureuse alors que je n’avais pas de raisons de l’être (comme à l'époque, avant 2014 en fait, où la maladie était au plus haut). Je vivais avec l’homme que j’aimais et qui m’aimait lui aussi, et c’était déjà beaucoup… 

Cela-dit… j’étouffais un peu, moi. Comme je l'ai dit, je n'ai jamais été prête à vivre à deux et je ne voulais pas vraiment ça. Et là, en l'occurrence... ni l'un ni l'autre ne travaille,  et on s'est retrouvés par la force des choses à vivre à deux dans un appartement de deux pièces sans jamais sortir, ni l’un ni l’autre, ni ensemble, ni chacun de son côté (par manque de moyens en partie). On n’avait aucune échappatoire pour prendre un peu de recul, pour souffler, pour se reposer. J’étais déjà épuisée, mais ça n’en est devenu que plus éprouvant. Je suis quelqu'un de très autonome et indépendante, là où lui a besoin de contacts et d'attentions constants, la relation m'a littéralement étouffée et empêchée de vivre (par dessus mon état de fatigue et démotivation constante, bien sûr).

Et le "pire" dans tout ça... C'est que j'étais amoureuse moi. Malheureuse dans cette vie, c'est vrai, mais pas "à cause de lui" à proprement parler. Même si on n’est effectivement pas prêts à vivre ensemble, je veux être avec lui, continuer mon bout de chemin avec lui.

Mais là, comme ça, c'est juste pas possible, on n'y arrive pas.

J'ai pris la dure décision de partir, de quitter son appart et de "rentrer chez moi" même si tout n'était pas tout rose là-bas, je ne voulais pas "risquer" de perdre cette histoire-là, à force de m'obstiner alors que de toute évidence, ça ne fonctionnerait pas de cette manière.


Décembre 2016 - Janvier 2017

Je suis de retour dans la maison près de Rennes avec ma cousine et ma sœur, à contrecœur et en sachant qu’elles ne veulent pas de moi ici. Ma cousine me l’a dit clairement, j’ai presque dû ramper devant elle pour qu’elle me laisse revenir (et m'accorde les quelques mois dont j'aurais eu besoin pour me retourner et essayer de sauver mon couple si c'était possible), et j'ai dû promettre que je ne lui coûterai rien de plus que ce qu’elle paye déjà pour le loyer et les factures. Que je me débrouillerai pour manger et ne taperai pas dans leurs courses, que je ne m’incrusterai pas dans leurs activités et leurs repas, que je ne jugerai pas leurs dépenses. 

Je vous laisse imaginer l’ambiance à la maison. Je me suis faite toute petite, je vivais dans ma chambre, je supportais le bruit qu’elles faisaient aux heures où je dormais et m’efforçais de ne pas faire de bruit pour ne pas les gêner, elles. 

Il fallait absolument que je trouve une solution... j'aurais aimé prendre un appart’ à Angers, pas loin de chez lui, mais la CAF traînait et je n'en avais pas les moyens... je leur avais demandé (à ma sœur et à ma cousine) six mois de répit le temps de régler mes soucis administratifs avec la CAF. Donc de janvier à juin grand maximum le temps de me retourner. Je me suis dit qu'elles me "devaient bien" ça après toute l’énergie que j'avais investie dans la maison, et même si c'était à contrecœur, elles avaient accepté.

J'ai vraiment tenu mes engagements, je me suis faite toute petite et suis restée à ma place, et je me suis battue contre les administrations (faire accepter mon dossier à la CAF qui chaque fois me renvoyait d'un service à l'autre, où les personnes me disaient tout et son contraire dans la même journée, la sécu, les restes de la sécu étudiante, les assistantes sociales... un bordel monstre je vous raconte même pas).
 

Mars 2017

Deux mois ont passé dans ce climat là, puis ma cousine est venue me dire presque mot pour mot "bon, il va vraiment falloir que tu fasses quelque chose, parce que ta sœur dans ma chambre j'en peux plus, j'ai plus aucune intimité et je dors mal, et c'est tout le temps le bordel elle n'a nulle part où ranger ses affaires. Il faut que tu vires toutes tes affaires de là, mets-les dans un garde meuble ou je sais pas, mais là c'est plus possible, il faut qu'elle récupère une chambre. Tu pourras toujours venir dormir sur le canapé de temps en temps si tu as besoin, mais comme une invitée quoi".

Donc... moi, sans revenus, sans argent, sans pied-à-terre... j'ai dû me démener en moins de 10 jours pour trouver un garde-meuble, un camion, et des bras pour déménager, gérer les allers-retours entre Rennes et Angers, et surtout décider de ce que j'allais bien pouvoir faire de manière aussi urgente, puisqu'elles ne me laissaient pas le choix et avaient raccourci de plus de 4 mois le délai que je me donnais pour avancer (après quoi j'étais de toute façon censée aller passer 2 mois chez ma mère minimum pour les vacances dans le Sud). Sans vouloir avoir l'air de me plaindre ou me faire passer pour la victime, j'ai trouvé ça tellement dur et tellement injuste...

J'ai réussi, au terme de recherches frénétiques, à trouver un garage au fin-fond d'Angers pour 70€/mois (je me fais aider par ma famille et mets de côté la moindre économie que je peux dégoter, pour payer ça) pour stocker mes affaires. J'ai récupéré tout ce qui était à moi dans la maison, tout ce que j'avais apporté à notre emménagement. J'ai laissé tout ce qu'on avait acheté ensemble, d'une part parce que je ne suis pas vraiment attachée à ce genre de biens matériels, mais aussi pour ne leur laisser aucun prétexte de m'accuser d'avoir été égoïste avec elles. J'ai fait fermer les compteurs qui étaient à mon nom pour qu'elles puissent les ouvrir à leur nom, et je suis partie sans me retourner, le cœur gros. 

Moralement, c'est dur.
Autant, que ma cousine sorte de ma vie de cette manière, ça m'embête mais je peux vivre avec. Mais de la part de ma sœur, qui avait toujours été derrière moi et compréhensive (on était relativement proche quand on se voyait pour les vacances avant d'emménager ensemble, et on était en contact H24 par SMS. Puis presque plus rien dès le moment de son emménagement)... qu'elle ait été à ce point influençable et profiteuse, et surtout qu'elle n'ait pas pris ma défense ni essayé de se battre pour moi et ma place dans la maison... ça me fait beaucoup de peine. Il reste énormément de rancœur en moi, et je n'ai pas essayé de me rapprocher d'elles encore (aujourd'hui, en septembre 2017), j'ai besoin de laisser l'eau couler sous les ponts et de digérer ces évènements je pense.

Je suis aussi pleine de regrets... j'ai laissé tout ce que j'avais à Lille, tout ce/ceux que je connaissais, pour me lancer dans ce projet. Et une fois arrivée là-bas pour couronner le tout, j'ai perdu ces deux personnes avec qui je parlais énormément et qui me soutenaient, de la façon la plus choquante et désarmante possible.

Je suis donc rentrée chez mon copain, penaude et dépitée, et j'ai repris ma vie compliquée et étouffante là où je l'avais laissée, paralysée par la fatigue et la culpabilité, sans pouvoir lui faire comprendre à quel point j'avais besoin de mon indépendance, de ma liberté, et de retrouver réellement une "vie" active, plutôt que de la laisser se dérouler totalement passivement sans agir, et que j'y arrivais pas du tout, chez lui et sous son regard omniprésent, que c'était trop de pression et que je le vivais super mal.


Juin - Septembre 2017

Ça a duré quelques mois comme ça, puis je suis finalement rentrée chez ma mère pour "les vacances", en avertissant mon copain que dès la rentrée, je revenais chez lui seulement le temps de trouver un appart' à Angers afin que l'on puisse continuer à construire notre relation sur des bases plus saines, en ayant chacun sa vie "active" de son côté sans être sans arrêt dans les pattes de l'autre. Ça a été une décision difficile à prendre, et encore plus difficile à accepter, mais je suis persuadée que c'est pour le mieux. J'ai besoin de ça pour aller bien, et on ne peut être bien en tant que couple que si chacun va bien de son côté, c'est quelque chose en quoi je crois dur comme fer. Donc je le fais pour moi, mais aussi pour Nous. Pour nous donner une chance.

Je suis donc restée chez ma mère de juin à aujourd'hui, fin septembre. Il est venu me voir quelques fois, et je suis passée le voir une semaine chez lui après être allé rendre visite à une amie en covoiturage. Mon dossier CAF s'est enfin débloqué et je commence à toucher le RSA, j'ai pu mettre un peu d'argent de côté cet été et en ce début d'année scolaire (entre mon anniversaire et le RSA de ce mois-ci), et je suis prête à faire ce qu'il faut pour commencer ma "nouvelle vie" dès que ce sera possible.

J'en suis là aujourd'hui. Tous mes meubles sont stockés dans un garage à Angers, et je suis en vacances dans le Sud-Ouest, chez ma mère avec simplement mon chat et ma valise. Prête à rentrer et commencer les recherches d'appart'.

Je me sens mieux que ces derniers mois, je sens que la situation qui était totalement bloquée et insupportable est en train de se dénouer et que ça avance.

Il s'est passé beaucoup de choses cet été, depuis cette décision qui m'a en quelque sorte "réveillée". Beaucoup de choses dans mes ressentis de ma situation actuelle, de ma santé et de mon état physique et moral, de nouvelles réflexions et décisions. Et ce sont ces réflexions qui m'ont menée jusque là, à ce blog que je rédige dans une démarche purement personnelle, qui je l'espère va me permettre de m'exprimer et de mettre mes idées au clair dans mon projet de bypass dont l'idée s'est installée progressivement en moi, ce que je tâcherai de vous décrire dans les billets suivants.

Je vous remercie de m'avoir lue jusque là et j'espère ne pas vous avoir trop ennuyés avec ma vie personnelle. C'était, je pense, une étape importante pour moi, de définir clairement où j'en suis aujourd'hui, afin de pouvoir aborder sereinement la suite de mon parcours.

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